Depuis plus de 10 ans, le travail que nous menons met en lumière l’imaginaire réunionnais et indo-océanique. Étant issus d’une population aux origines multiples et à une histoire « défini » (début du peuplement de l’île), l’intérêt est pour nous de proposer un mythe des origines non-narratif et non folklorique qui nous permet de nous définir dans notre territoire en dehors des clichés liés à l’insularité.
Pour cela il a fallu faire des recherches, échanger avec des chercheurs (sociologue, anthropologue, historiens etc.), s’intéresser à la littérature réunionnaise, rencontrer d’autres artistes et rêver notre île pour ressentir cette imaginaire et le transcrire visuellement. Car dans un monde qui se globalise, s’homogénéise, la pensée a tendance à prendre le même mouvement, et la pensée, l’imaginaire nous aide à trouver notre position dans le monde.

Nous avons, au fil du temps, abordé plusieurs “chapitres” (l’humain, le fantomatique, le végétal, le minéral, le paysage, le cosmique, etc.) et pour Sans-titre – Ondes australes, l’œuvre que nous avons peint à l’Université de La Réunion, nous abordons la thématique de la lumière. Par diffraction, la lumière se sépare en couleur, et l’utilisation de la couleur devient un signifiant de la remontée du temps.
À travers l’aspect géologique et l’ancrage à notre territoire, il s’agit de proposer une image des temps immémoriaux de notre île et de la reconnecter à son océan, aux cultures et peuples qui ont constitué sa population en passant par le biais de l’imaginaire et de la poésie graphique.

À la limite de l’abstraction, nous sommes plutôt à la recherche de sensation.

– KID KRÉOL & BOOGIE